Philosophie Générale
En vieillissant, chacun constatera des modifications de son visage, largement influencé par la génétique individuelle et sa manière de vivre. S’il est indiscutable que le soleil en excès, le tabac, le manque de sommeil sont absolument destructeurs pour la qualité cutanée ; nous sommes tous inégaux devant le temps qui passe.
La génétique, par la qualité cutanée, la concentration en collagène, la matrice extracellulaire et d’un autre côté par l’anatomie, influencent grandement la manière de vieillir de chacun. Regardons un enfant, celui-ci a des expressions, des rides d’expression, des sillons, des plis et pourtant il est juvénile.
Dans cette publication, je vous propose mon analyse des modifications du visage au cours du temps, les conséquences visibles responsables du vieillissement de celui-ci et des possibles traitements associés.
Lorsqu’un patient vient me voir en consultation, il utilise sans distinction les mots rides, ridules, plis ou sillons alors les différences fondamentales existent et elles conditionnent le diagnostic et donc les traitements.
Modifications de volume
Les modifications de volume en vieillissant sont un excellent témoin du temps qui passe. Les tempes se vident, les pommettes se creusent, la bajoue gonflent, les poches palpébrales prennent du volume. Ces modifications de volumes peuvent être osseuses comme le recul des arcades dentaires, graisseuses comme aux paupières ou à la pommette voire musculaire. En théorie, le traitement est simple. Là où il y a perte de volume, un apport de matière sera bénéfique et là où il y a un excès de volume, une ablation sera indiquée.
Pour l’apport de volume, les injections d’acide hyaluronique fortement réticulés sont une bonne solution, tout comme les transferts adipocytaires quand les volumes à injecter sont importants. Pour plus de renseignements sur l’acide hyaluronique, je vous renvoie sur mon article dédié aux acides hyaluroniques.
L’ablation de volume passe par les indications chirurgicales de blépharoplastie, de liposuccion du menton ou des bajoues voire jusqu’à la résection des glandes salivaires accessoires. Une chose est sûre, on ne traite pas un excès cutané ou un relâchement ligamentaire par un apport excessif de volume. C’est ce que j’appelle l’effet Bogdanov. Vous pouvez être gonflés à l’extrême, les plis, les sillons, les rides sont toujours présents et vous ne paraissez pas plus jeunes, vous paraissez juste sans âge.
Excès cutané
La densité de la peau, son élasticité et sa quantité sont affectées par la génétique, les conduites à risque (tabagisme, soleil) et par les variations pondérales majeures. Cet excès de peau se présente alors par des plis devant l’oreille, au dessus des paupières, au cou, etc.
L’erreur la plus fréquente est de vouloir compenser l’excès de peau par un remplissage outrancier. Le mécanisme est un peu plus pernicieux en réalité. On commence par voir, jeune, un léger affaissement alors on demande un léger coup de pouce avec un comblement. Les années passent et on demande de plus en plus de coups de pouce sans se rendre compte que progressivement on est passé de l’amélioration à la déformation.
Pourtant, le traitement le plus adapté à l’excès cutané est à l’évidence la chirurgie de liftings : lifting facial, lifting cervico-facial, lifting de la lèvre supérieure, lifting frontal, lifting centro-malaire. Une chose est sûre, les injectables de la médecine esthétique n’ont pas remplacé et ne remplacerons jamais les indications chirurgicales. Les injectables ne sont pas une alternative à la chirurgie, elles sont un complément soit préparatoires soit d’entretien. Une partie de la mauvaise publicité des injectables tient justement en ces excès de traitement où on a voulu à l’excès compenser un excédant cutané par un remplissage disgracieux et grotesque. A ce propos, je vous invite à lire mon article sur le sujet et les principales erreurs des injectables.
Les Plis
Nous bougeons, constamment, sans arrêt, même en dormant. Nous avons des articulations recouvertes de ligaments, de muscles, de tendons et bien évidemment de peau. Si la peau était constamment entendue dans un sens et dans l’autre, aucune flexion aucune expansion ne serait possible. Ainsi le pli est la conséquence du mouvement et sans mouvement pas de pli.
Au niveau du visage, les plis se retrouvent sur le cou essentiellement car il s’agit de la zone de plus grande mobilité. Comme la chouette, capable de se mettre la tête à l’envers, nous sommes capables de tourner la tête à plus de 180° sur le plan horizontal et plus de 120° sur le plan vertical. De plus il s’agit d’une région concave dont la longueur qui correspond à l’angles cervicaux mentonniers est plus importante que la ligne droite partant du menton au sternum.
Les plis sont donc indispensables de les zones de flexion/extension et il n’existe aucun moyen pour les supprimer ou les estomper.
Les sillons
Le visage n’est pas monobloc. Il est mu par nombre de muscle, attachés à l’os à une extrémité et à la peau de l’autre. D’ailleurs l’insertion cutanée et la contraction du muscle sont la cause des rides d’expression.
Le fonctionnement des muscles du visage se fait par groupe musculaire dont les directions sont parfois opposées. Par exemple, les muscles de la bouche sont sphinctériens et ont une action centripète du sillon nasogénien vers la bouche. Dans le même temps, les muscles zygomatiques accrochés au même endroit, ont une action centrifuge du sillon nasogénien vers la pommette.
Il apparait clairement que les sillons du visage constituent des frontières entre des groupes musculaires de fonctionnement opposés. Pour être très clair, les sillons sont les articulations des muscles de la face ; à l’image du pli du coude ou du pli de l’aine.
Le sillon palpébro-malaire en est le 2ème exemple le plus marquant et constitue l’articulation entre la pommette et la paupière. Il est souvent confondu à tord avec la cerne avec laquelle il n’a rien à voir.
Ainsi, quel traitement peut on proposer pour atténuer un sillon trop marqué revient à poser la question quel traitement proposer pour une articulation trop marquée ? Les patients atteints de paralysie hémifaciale sont un parfait exemple du lien direct entre contraction musculaire et sillon. On peut réduire la puissance du groupe musculaire de manière chirurgicale par section du muscle ou atteindre le même résultat pas l’injection répétée de toxine botulique. Evidemment, il n’est pas concevable de bloquer complètement un visage et le praticien aura à rôle de trouver le bon compromis entre affaiblissement naturel et conservation des mimiques.
Pour plus de renseignements sur les traitements par la toxine botulique, je vous conseille de lire mon article dédié à ce sujet.
Les rides d’expression
A l’image de Jim Carrey dont l’hyper-expressivité de son visage a construit une partie de sa légende, l’hyper-sollicitation des muscles de la mimique a obligatoirement des conséquences sur la vitesse du vieillissement du visage.
Parce que les muscles sont insérés d’un côté sur l’os, leur contraction répétées vont déformer les os sur lesquels ils se fixent. Ces déformations seront définitives, tels l’élargissement externe de l’orbite ou le recul du bandeau frontal. De l’autre côté, les déformations répétées de la graisse et de la peau vont entraîner un déplacement, une chasse des tissus de chaque côté des muscles en contraction avec l’apparition d’ancrages de plus en plus marqués dans le derme (fossette, sillons). En dernier lieu, l’hyper-contraction des muscles du visage entrainera un bodybuilding du visage avec des muscles plus courts qui ne se relâchent plus complètement, des muscles plus gros qui prennent plus de place et des muscles plus forts qui se déplacent la moindre sollicitation avec à la clé des expressions hyper-appuyées.
On peut réduire la puissance du groupe musculaire de manière chirurgicale par section du muscle ou atteindre le même résultat pas l’injection répétée de toxine botulique. Evidemment, il n’est pas concevable de bloquer complètement un visage et le praticien aura à rôle de trouver le bon compromis entre affaiblissement naturel et conservation des mimiques.
Pour plus de renseignements sur les traitements par la toxine botulique, je vous conseille de lire mon article dédié à ce sujet.
Les rides élastosiques et ridules dermiques
L’exemple de ce visage est frappant. Cette photo largement diffusée dans les médias est l’histoire d’un chauffeur routier qui a pris le soleil toujours du même côté pendant toute sa carrière.
Peut on parler de rides ? de sillons ? En aucun cas !
Le diagnostic est une élastose solaire qui se caractérise par la perte de densité du derme (il est plus fin, plus léger), par la perte des fibres élastiques. Le derme n’a plus de valeur mécanique. Il ne tient plus, il ne se tient plus. La peau est devenue un parchemin.
Bien que les fibres d’élastine ne puissent plus être fabriquées passé l’enfance, il existe néanmoins plusieurs possibilités d’amélioration de l’élastose. La première est évidemment la suppression des causes de l’élastose : fini la surexposition solaire, fini le tabagisme !
Ensuite, des injections d’inducteurs tissulaires peuvent aider à redonner une certaine densité au derme. On peut citer les injections d’Hydroxi-apatite de calcium à renouveler tous les ans (RADIESSE) et qui va déclencher la synthèse de collagène. On peut aussi citer les techniques récentes d’injection de graisse micronisée qui va avoir aussi un effet inducteur tissulaire associée à une rejuvénation par apport de cellules souches et de facteurs de croissance. En traitement de surface, les injections tous les 3-6 mois de skinbooster ont un effet sur la qualité superficielle de la peau et la dermabrasion sous anesthésie permet de régulariser les creux et les bosses tout en forçant la peau à s’épaissir par réaction cicatricielle.
En conclusion
Il faut être clair. Les sillons ne sont pas un marqueur du vieillissement qui est bien plus une superposition d’un ensemble de signes. Hypertonie musculaire, changement de la volumétrie du visage, élastose cutanée, excès cutanés. Pour un résultat naturel, doux et harmonieux, il conviendra de prendre en compte l’ensemble des signes du vieillissement sans pousser une technique au delà du raisonnable. Ainsi, le Chirurgien Plasticien est le mieux placé pour vous conseiller car il connait les 2 versants, médical et chirurgical, de l’esthétique et saurait vous aiguiller vers l’un ou l’autre sans forcer déraisonnablement dans un traitement inapproprié. Plus que jamais, le traitement par injectables est un acte technique et complexe à confier à un professionnel aguerri.
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