Lipoedème, diagnostic et traitement

Le lipoedème est une maladie chronique et progressive caractérisée par des dépôts progressifs sous-cutanés de graisse aux membres. Ces dépôts sont  symétriques et associent oèdeme, ecchymose et douleur.

C’est une maladie rare avec 1 cas sur 72000. On envisage une origine familiale autosomique dominante à pénétrance variable liée à la mutation d’un gène pour les récepteurs aux oestrogènes. Elle touche essentiellement les femmes.

La physiopathologie de la maladie est une inflammation lymphatique (cellulite) qui entraine une prolifération des adipocytes qui elle même entraine l’hypoxie de la graisse et donc à la fibrose nécrotique des tissus qui à son tour entraine une inflammation lymphatique, prolifération, hypoxie, nécrose, etc.

Le diagnostic est un diagnostic d’exclusion, c’est à dire après avoir éliminé tout le reste. Il est posé par l’angiologue et non pas par le chirurgien plasticien.

Le  contexte familial, les facteurs déclenchant hormonaux, la résistance au régime et à la chirurgie bariatrique, le fait que la maladie épargne les mains et les pieds, que les zones de lipoedeme soient douloureuses et ecchymotiques vont dans le sens du diagnostic. 1/3 des lipoedème est associé à une forme d’hypothyroidie.

On note 3 stades de gravité :

  • Peau lisse, peu de nodules
  • Peau marquée, nodules centimétriques
  • Pachydermie douloureuse

Diagnostics différentiels

Comme le lipoedème est un diagnostic d’exclusion, il existe beaucoup de diagnostics différentiels (DD).

L’obésité est le premier DD. Les amas sont non douloureux et touchent les mains les pieds.

L’insuffisance veineuse est caractérisée par l’association oedeme + hyperpigmentation + calmée par la compression.

Le lymphoedeme est caractérsié par l’atteinte des extrémités avec peau tendue.

Les lipohypertrophies tels maladie de Launois Bensaude, iatrogènes, insuliniques ont un contexte évocateur d’emblée

Traitement

Le traitement non chirurgical est symptomatique et non esthétique. Il permet de réduire les douleurs et l’inconfort. Il associe drainage lymphatique, compression et exercice physique de type aquatique.

Aux stades 1 et 2, la chirurgie de lipoaspiration est conseillée. Elle est agressive aussi bien en dessous du fascia superficialis qu’au dessus, contrairement à une lipoaspiration à visée esthétique qui présèrve en général la graisse sus fasciale. C’est en cela que le résultat esthétique est souvent moyen car les lipoaspirations superficielles laissent des traces.

Elle se pratique en plusieurs temps espacés de 3 mois, région par région après forte infiltration. Les volumes aspirés peuvent être conséquents et on évite de dépasser 4-5 litres. Une contention de 6 mois post-opératoire minimum est nécessaire.

La lipoaspiration n’est pas prise en charge par l’assurance maladie et comme plusieurs temps sont souvent nécessaires, le coût pour le patient peut être élevé.

Au stade 3, lorsque les tissus sont pachydermiques, on propose des dermolipectomies classiques, abdominoplastie, cruroplastie, etc.

Pour plus de renseignements, consultez la fiche de la SOFCPRE que je vous remettrai également à l’issue de la consultation.

Aussi, je vous renvoie sur les articles dédiés à chacun des sujets, celui sur les lipoaspirations, celui sur les dermolipectomies.

Conclusion

Le lipoedeme est une maladie rare, chronique et invalidante. Son diagnostic est difficile car il est d’exclusion ; il y a beaucoup de chance qu’il s’agisse d’autre chose.

Mais lorsque le diagnostic est porté, les traitements par lipoaspiration agressive ou par dermolipectomie sont les seuls à proposer.

Ces traitements sont dans la plupart des cas réalisés en plusieurs temps et ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie. Le résultat est plus souvent symptomatique que esthétique.

 

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