Perte de poids, Lipoaspiration et Cryolipolyse
Souvent mal aimée, la graisse est pourtant indispensable à la vie.
Naturellement, le corps humain est constitué de masse osseuse, maigre et grasse. La graisse protège la peau et les organes profonds. La graisse produit la chaleur nécessaire aux fonctions vitales humaines et est la réserve énergétique en période de jeune.
Une quantité minimale de graisse est donc nécessaire mais à l’opposé, un excès est nuisible à la santé. L’analyse de votre composition corporelle permet de déterminer la proportion de graisse que contient votre corps. 7% est un minimum, hors compétiteur et 20% un maximum.
Lorsque le chirurgien a diagnostiqué un excédent adipeux localisé chez un patient de poids normal et de composition corporelle normale ; le traitement consiste à supprimer cette réserve de graisse mal localisée par lipoaspiration.
De quoi est fait le tissu graisseux ?
La meilleure représentation du tissu graisseux est la Ruche. La Ruche est constituée d’une enceinte périphérique, la peau de la Ruche. A l’intérieur se trouve les rayons qui servent de structurant à la Ruche, le tissu de soutient qui fait le lien entre l’enceinte (la peau) et le contenant mielleux (la graisse). Ainsi, même après avoir extrait 100% du miel de la Ruche (ce qui au passage entrainera la mort des abeilles car elles n’auront plus de réserves pour passer l’hiver), il restera toujours l’enceinte et les panneaux alvéolaires.
Ainsi, un tissu graisseux ne contient pas 100% de graisse mais une proportion variable entre 30 et 70%. Cette variation est liée au fait que certains tissus sont plus fibreux car soumis à plus de contraintes mécaniques. La graisse des flancs est très riche en fibre et contient moins de 50% de graisse. Au contraire, la graisse du bedon est plutôt molle, moins riche en fibre donc avec plus de 50% du volume en graisse.
Après la lipoaspiration, même la plus poussée à l’extrême, il persistera toujours la peau, le tissu de soutien et la cicatrice graisseuse résultant de la lipoaspiration. Cette quantité mesurer au minimum 20mm.
Où se trouve la graisse ?
De haut en bas, le corps humain est constitué de tranches issues de la formation de l’embryon. Ce sont les métamères. Ce motif se répète de la tête aux pieds puis chaque tranche va évoluer spécifiquement pour donner les mains, les pieds, les doigts, les yeux, le nez, la bouche, etc.
De superficiel à la profondeur, le corps humain est constitué de feuillets, ectoderme, mésenchyme, etc. Ces feuilles vont se spécialiser en peau, nerfs, muscles, os, tissus graisseux, viscères.
Le mélange des feuillets avec les métamères fait que la graisse va avoir des répartitions « anatomiques » ; elle est toujours aux mêmes endroits, en quantité plus ou moins abondantes. La meilleure représentation est le bonhomme Michelin et ses bouées graisseuses saucissonnées de haut en bas.
Les localisations stéatomériques graisseuses les plus fréquentes sont : la culotte de cheval, les flancs, le bedon, les plis dorsaux mammaires, les genoux. Les autres localisations ne sont pas « anatomiques » et ne sont normalement pas accessibles à la lipoaspiration.
La lipoaspiration fait perdre du poids ?
Non ! Ce n’est pas l’indication de la lipoaspiration.
L’indication de la lipoaspiration est le traitement d’une surcharge localisée appelées stéatoméries (d’origine familiale, génétique, etc.) par ablation définitive des cellules graisseuses. On ne peut pas lipoaspirer le corps en entier ni la graisse sous la peau (hypoderme) ni la graisse dans le ventre (graisse viscérale). Les zones les plus fréquentes sont la culotte de cheval, le bedon sous ombilical, la face interne des genoux.
Le maximum de lipoaspiration pour un adulte moyen est de 10% de son volume corporel, soit 4 à 5 litres AU MAXIMUM du MAXIMUM ABSOLU. Le volume lipoaspiré n’est pas comptabilisé dans le poids du patient.
Le plus, la zone lipoaspirée va cicatriser et cette cicatrice prend du volume. Il faut voir la graisse stéatomérie comme un rayon de ruche : les alvéoles sont le tissu interstitiel et le miel est la graisse. Lorsque vous enlevez la graisse, le tissu est toujours présent mais en plus, dans le corps, ce tissu cicatrise en prenant plus de place ; les rayons de la ruche s’épaississent et s’alourdissent.
Ce phénomène de cicatrisation explique qu’il existe une limite en dessous de laquelle il ne sert plus à rien de lipoaspirer. Le prélèvement n’est plus jaune de graisse mais rouge de sang. La zone ne contient plus de graisse mais uniquement des tissus cicatriciels. L’indication devient alors une résection cutanée de grandes dimensions jusqu’en profondeur. C’est la différence entre lipoaspiration et dermolipectomies.
On peut tout lipo-aspirer ?
Non ! Comme indiqué précédemment, la lipoaspiration ne peut traiter que la graisse stéatomérique d’un patient de poids normalisé.
Le premier centimètre de graisse sous cutané s’appelle l’hypoderme. Ce centimètre est vital pour la peau car il contient les annexes (glandes sébacées, terminaisons nerveuses, vaisseaux capillaires, poils). Sans ce centimètre, la peau ne serait pas la peau. L’hypoderme est attaché au corps via des ligaments, les fameux capitons qui, s’ils n’existaient pas, feraient que votre peau tomberait à vos chevilles. Pour en savoir plus, je vous invite à lire ma publication sur les capitons et la cellulite.
En cas de tentative de lipoaspiration de l’hypoderme, les conséquences peuvent être dommageables : capitons anarchiques, coup de canule, cicatrices visibles, aspect de tôle ondulée, aspect de vagues.
Sur l’autre versant se trouve la graisse viscérale, celle qui entoure les organes à l’intérieur du ventre. L’excès de graisse viscérale est associé au syndrome dysmétabolique (Hypertension, Diabète, Cholestérol). Elle est responsable de la forme en tonneau du ventre. Le seul moyen de contrôler la quantité de graisse viscérale est le contrôle de sa composition corporelle et de limiter son taux de matière grasse et son poids par des règles hygiéno-diététiques adaptées. Alors n’imaginez pas la lipoaspiration comme un moyen de passer comme dans la publicité, de Groquick à Quicky !
De plus, certaines localisations sont inaccessibles comme la graisse des joues ou celles des paupières. Dans ces 2 indications, l’ablation se fait sous le contrôle de la vue en monobloc, dans les indications d’ablation de la boule de Bichat (Bichectomie) ou les blépharoplasties.
La cryolipolyse remplacera la lipoaspiration
La cryolipolyse est le procédé physique qui consiste à détruite la graisse par refroidissement intense jusqu’à la brûlure. Puis ensuite, dans les 3 mois suivant la séance, le corps va absorber et éliminer la graisse brulée. Il n’y a aucun moyen de vérifier la quantité de graisse traitée et dans le meilleur des cas, la réduction sur la zone traitée ne dépassera pas 30% alors qu’elle peut être complète avec la lipoaspiration classique.
De plus, la cryolipolyse est un procédé dangereux. De nombreuses machines sont apparues sur le marché, pas toutes avec le même niveau de protection. Comme la graisse est détruite par brûlure au froid, la peau subit le même traitement et les cas de brûlure de la peau ont grimpé avec des séquelles parfois graves de pigmentation voire de nécrose dans les cas les plus dramatiques.
On l’aura compris, la cryolipolyse ne peut traiter, comme la lipoaspiration classique, que la graisse stéatomérique. Elle ne peut rien pour les tissus fibreux et c’est souvent source de l’effet paradoxal de la cryolipolyse. Plus on veut en détruire, plus la zone grossit. Le plus souvent, le procédé de cryolipolyse est proposé par des praticiens non chirurgiens qui n’ont pas la notion anatomique de graisse stéatométrique, de graisse hypodermique et de tissu cicatriciel. Il ne sert à rien de détruire par le froid la graisse hypodermique, sauf à obtenir des complications graves ; il ne sert à rien de détruite par le froid un tissu cicatriciel, sauf à le faire grossir encore un peu plus.
Conclusion
La lipoaspiration n’est pas un moyen de régulation de son poids. Le seul moyen de contrôler son poids lorsqu’il est en excès, et que cet excès a des conséquences pour votre santé, est un ré-équilibrage entre l’activité physique et les apports alimentaires. A ce sujet, je vous invite à lire ma publication sur la préparation physique à la chirurgie ici .
La lipoaspiration est une possibilité technique d’amélioration de la silhouette chez un patient de poids normal et qui a des stéaotoméries localisées.
La cryolipolyse est une technique récente dont le seul avantage est de se passer de l’anesthésie générale. Attention toutefois, elle présente les mêmes limites que la lipoaspiration classique (ne marche QUE sur les stéatoméries), d’efficacité modérée et peur avoir un effet paradoxale lorsque utilisée au mauvais endroit sur ce qui n’est pas de la graisse mais de la peau ou de la fibre.
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