Philosophie générale :

Fausses Idées sur l’Augmentation Mammaire ! Beaucoup d’idées fausses et de préjugés circulent sur les implants mammaires, sur la technique opératoire, le résultat ainsi que sur les patientes qui passent à l’acte. Je passe beaucoup de temps en consultation à déconstruire les angoisses et les fausses idées véhiculées par la croyance populaire. Voici les 5 principales fausses idées à propos de l’Augmentation mammaire par Implants que je rencontre le plus fréquemment.

 

 


 

Les implants mammaires explosent !

Non, bien sur que non ! Les implants sont soit remplis de gel de silicone soit de sérum physiologique. Ce sont des liquides insensibles aux variations de volume à la pression ou à la chaleur. Ainsi, aucun risque d’avoir les seins qui gonflent ou qui explosent en prenant l’avion, en pratiquant le saut en parachute, la plongée, l’équitation, la trompette, etc.

Il n’y a aucune activité contre indiquée aux patientes implantées de prothèses mammaires. Les patientes ont une vie tout à faire standard.

 

Les implants mammaires sont à vie !

Non, comme tous les dispositifs médicaux implantables. Sauf si votre espérance de vie est inférieure à celle de l’implant. Contrairement aux tissus vivants qui peuvent cicatriser et s’autoréparer, les implants ont une durée de vie liée aux contraintes mécaniques auxquelles ils sont soumis. Que se soit une prothèse de hanche, un pace-maker, une valve cardiaque ou une prothèse mammaire, viendra obligatoirement la question du changement.

Le changement est une donc une donnée initiale à prendre en compte tant sur le choix de la cicatrice que sur le budget à long terme. Pour le choix de la cicatrice, la sagesse veut qu’on opte pour la voie d’abord la plus simple techniquement et celle qui permet de réopérer toutes les options. Si les prothèses de genou ne sont pas posées par le creux poplité, pourquoi vouloir poser une prothèse mammaire par le creux axillaire ?

La durée de vie moyenne aujourd’hui reconnue est d’une dizaine d’année (tout cas confondu, y compris reconstruction sur terrain fragile). Les cas extrêmes vont de 6 mois à plus de 40 ans. La durée de vie est plus courte pour les reconstructions mammaires car le terrain est plus fragile, parfois radiothérapé et/ou chimiothérapé. En esthétique, on peut raisonnablement estimer que la durée de vie est supérieure à 10 ans, probablement 15 voire 20.

Les raisons du changement sont dans la très grande majorité des cas liées aux désirs de volume/forme de la patiente, en dehors de toute considération de défaut mécanique lié à l’implant. D’ailleurs, changer un implant lorsqu’il est rompu est plus compliqué et plus à risque. Il faut rechercher avec le chirurgien la période la plus favorable avec le meilleur rapport Bénéfices/Risques. Attendre tant que tout va bien, mais pas trop. D’ailleurs, la surveillance est indispensable : examen clinique tous les 18 mois puis échographie à partir de 8-10 ans.

 

Les implants mammaires donnent le cancer !

Non, clairement non ! Et même le contraire… Le gel de silicone a prouvé son innocuité. Il n’est pas associé à une augmentation des maladies auto-immunes ou des cancers du sein. La France avait dans les années 99-00 suspendu sa mise sur le marché au profit d’implants remplis de sérum physiologique (alors que les USA ne l’avaient pas fait) le temps d’obtenir les conclusions du moratoire sur les implants.

Depuis, une étude de cohorte américaine sur près de 16.000 patientes a mis en évidence que le risque relatif d’être atteinte du cancer du sein lorsque on est porteur d’implants mammaires est REDUIT de 30%. Oui, le risque de cancer du sein est réduit chez les porteuses !! D’ailleurs, l’implant mammaire est la première technique utilisée pour la reconstruction mammaire, justement sur des terrains à risque de récidive. (source)

Cependant, l’histoire récente du fabricant PIP a remis sur le devant de la scène une entité histologique très particulière et complètement différente du cancer du sein : le Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associées aux Implants mammaires dont l’incidence serait de 1 implantation sur 300.000 (alors que le cancer du sein touche 1 femme sur 8, soit près de 40.000 fois plus) et en rapport avec certaines techniques industrielles de macrotexturation de l’enveloppe (et non pas le gel de silicone). Recourir à des implants lisses ou microtexturés dès que possible semble donc recommandé.

 

Les implants mammaires donnent des seins naturels !

Heu, non… Des prothèses mammaires donnent des seins avec prothèses mammaires… Si par naturel, on entend sein rond et dur, alors le sein naturel n’existe que jusqu’à l’âge de 20 ans. Passé cet âge surtout si quelques grossesses sont passées par là, le sein naturel non juvénil est plutôt mou et en poire.

Les choix techniques (forme de l’implant, position de l’implant, voie d’abord, volume, cohésivité) permettent d’obtenir un résultat harmonieux, c’est à dire agréable à regarder et à toucher. Mais l’implant reste dans la plupart des cas perceptible et la cicatrice visible. Beaucoup de mes patientes rapportent que l’intervention est passée inaperçue dans leur entourage proche, ne pas sentir l’implant dès que l’épaisseur de la glande est supérieure à 40mm et n’éprouve aucune gêne dans l’intimité.

Le gel de silicone a un touché beaucoup plus agréable (naturel ?) que le sérum physiologique qui donne l’impression de ballon rempli d’eau. Si le sein devient dur, ce n’est pas à cause du gel mais à cause de la coque qui se forme autours de l’implant. Les coques existent aussi bien avec le silicone qu’avec le sérum.

 

Les filles qui font une augmentation mammaires sont futiles et superflues !

Et celles qui ne l’ont pas fait sont jalouses… C’est le cliché le plus tenace…

La majorité des patientes implantées le sont pour une reconstruction mammaire car c’est une technique rapide même si elle n’est pas dénuée de risque et d’insatisfaction. Prétendre que ces femmes, blessées par un cancer du sein et qui cherchent à retrouver une féminité et une image corporelle digne, soient futiles et superflues est d’une bêtise abyssale.

Hors cancer, les implants mammaires ont beaucoup d’indications de réparation pour symétrisation, pour agénésie, pour  hypoplasie. Toutes ces indications sont reconnues par l’Assurance Maladie et remboursables sous condition. Quant aux « autres », celles qui ne rentrent pas dans les critères sécu, leur demande n’en est pas moins légitime. Il a été démontré sans aucune contestation possible le bénéfice psychologique de l’augmentation mammaire. Combien de jeunes femmes, de jeunes mères ont retrouvé leur féminité perdue ou manquante ? Retrouver leur identité, se débarrasser d’un complexe qui ne se voit pas habillée mais qui se ressent ? (source)

 


 

En conclusion

comme souvent, la rumeur populaire a la vie dure surtout quant elle est alimentée par des raccourcis médiatiques entourant l’ancienne affaire PIP. Les femmes implantées le font pour d’excellentes raisons, d’image corporelle, de reconstruction post cancer, de confiance en soi, etc. Elles ne mettent pas leur vie en danger de manière inconsidérée, ne risquent pas le cancer du sein et ne se transforment pas en bombe humaine. Certes, les implants vieillissent (comme tout implant) et un examen clinique de surveillance est préconisé pour déterminer le meilleur moment du changement.

Dans certains cas de reconstruction, de symétrisation ou d’augmentation, il existe une alternative intéressante grâce au transfert adipocytaire. Cette technique consiste à prendre la graisse d’une patiente, la préparer pour ne garder que les cellules vivantes et les greffer dans le sein. Bien sur, cette technique n’est réalisable que si le stock de gras est suffisant et que la patiente accepte des seins naturels, c’est à dire mous et en poire…

 

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