Introduction

DETOX meilleur que BOTOX ? Petite phrase lue au détour d’un magazine de mode féminine, Détox est meilleur que Botox ! J’ai trouvé cette phrase particulièrement en accord avec l’approche que je propose à mes patients. La Médecine Esthétique est avant tout une médecine Préventive.

Pour être un peu caricatural, quel est l’intérêt de se payer près de 1000€ de soins par an tout en ayant une exposition solaire majeure, en fumant un paquet de tabac par jour et en ignorant  les recommandations hygiéno-diététiques de base.

Je vous propose une revue les principaux facteurs de vie qui accèlèrent très significativement le vieillissement cutané. Le vieillissement cutané est caractérisé par une baisse de l’épaisseur du derme, une baisse de sa densité en collagène, une disparition des fibres élastiques, la baisse de l’hydratation, la modification des volumes, l’apparition de tâches, etc. A l’image du capital osseux et de l’ostéoporose, nous avons chacun un capital cutané d’origine génétique. A chacun d’en prendre le plus grand soin, car le temps ne se remonte pas.

 

Prévenir mieux que guérir

Le tabac va déposer sur la peau une odeur caractéristique mais aussi des goudrons qui vont litérallement empêcher la peau de respirer. La peau devient grise et terne. La combustion du tabac, par la libération de monoxyde de carbone qui se fixe de manière irréversible à l’hémoglobine, va également réduire l’apport en oxygène des tissus et la quantité des capilaires cutanés. Moins nourrie, la peau est plus fragile, elle cicatrise moins bien, elle se défend moins contre les infections. Le tabac est aussi un oxydant puissant entrainant la libération de radicaux oxydatifs puissants. La peau du fumeur subit un stress oxydatif majeur qui dégrade rapidement les collagènes, élastines et autres acides hyaluroniques. Le geste de tirer sur la clope entraine la contraction répétée de muscles péri-oraux dont le tableau terminal est le fameux code barre péribuccal de la fumeuse.

Un sevrage tabagique est recommandé avec l’aide d’un professionnel pour quantifier le niveau de dépendance, la prescription de substituts et l’accompagnement.

 

Le soleil, plaisir gratuit et universel, émet des rayonnements très énergétiques. Les plus énergétiques sont heureusement arrêtés par la magnétosphère et la couche d’ozone. Mais ceux qui passent n’en sont pas moins dangereux. Les UVB sont mutagènes. Ils ont suffisament d’énergie pour passer la barrière de l’épiderme jusqu’à la membrane basale. Ils vont entrer jusque dans le noyau cellulaire et briser la mollécule d’ADN. Cela va générer des erreurs génétiques qui à terme vont être responsables des cancers de la peau. Les UVA sont un peu moins énergétiques. Ils ne sont pas mutagènes mais ils ont suffisament d’énergie pour dégrader les fibres de collagène et d’élastine. La peau finit par ressembler à un pruneau séché, médicalement appelé élastose solaire ou héliodermie. Contrairement à une idée répandue mais fausse, les UVA/B ne chauffent pas la peau. Ce sont les infrarouges qui sont responsables de l’effet calorique. Pour exemple, le feu dans votre cheminée vous tient au chaud parce que les flammes et les braises sont rouges, pas bleues. Ainsi, vous pouvez n’avoir aucune sensation de chaleur à vous exposer au soleil tout en la brulant malgré tout.

Une protection solaire IPS30 d’octobre à février et IPS50 le reste de l’année est recommandée, tous les jours, quelques soit la météo et de limiter les expositions solaires inutiles au jardin, au potager, à la plage, etc.

 

L’alimentation joue également un grand rôle dans la prévention du vieillissement. Il faut comprendre le concept de calories inutiles et de calories saines. 1000Kal de gras saturés, sucrés en exces et sans vitamines ne sont pas 1000Kal riches en fibres, minéraux et  oligo-éléments. Les cellules sont faites d’eau, de phospholipides, de protéines, de minéraux et de vitamines, pas de hamburgeurs/frites. L’alcool est métabolisé par le foie. Il est reconnu comme néfaste pour la santé avec une consommation supérieure à 1 verre par jour et 7 verres par semaine. Les métabolites sont toxiques et le corps cherchent à les éliminer. Ils forment des radicaux libres source important de stress oxydatif. L’alcool va rendre le teint luisant, déclencher une hyperséborhée, une vasodilatation capilaire des joues. Dans les stades le plus avancés, la couperose va enflammer le visage à chaque gorgée d’alcool.

 

La gymnastique faciale est souvent mise en avant dans les magasines féminins comme remède miracle au vieillissement, à base de grimace et autres massages détoxifiants. Comme vous le lirez plus loin, l’un des moteurs du vieillissement est la contraction musculaire qui va déformer la structure osseuse de soutien, chasser les reliefs graisseux, hypertrophier les muscles et entrainer des rides d’expression majeures. Bref, faire du sport oui, mais pas avec votre visage. Plus votre visage sera expressif, plus son vieillissement sera accéléré. Cependant, hors de question de tirer une tête de 3 pieds de long et on ne vous demande pas de faire la gueule du matin au soir pour vieillir moins vite.

 

Les cosmétiques sont souvent les alliés de ceux qui prennent soins de leur peau. D’un côté, de nombreuses marques vantent les mérites de telle vitamine, de tel composé antivieillissement, de tel acide hyaluronique inclus dans leur préparation ; la pommade ayant été testée sur un panel de 12 femmes en auto-évaluation sur 3 jours et demi… Je vous laisse juge de la puissance statistique de ces allégations commerciales. Avec les cosmétiques, le plus simple est souvent le mieux. Choissisez une texture qui convient à votre peau (sèche, standard, grasse), un parfun qui convient à votre nez, une protection solaire intégrée et une couleur éventuellement si vous souhaitez unifier votre teint. Une dizaine d’euros devrait suffire. Et ne pas oublier de se démaquiller sans décaper sa peau avant de se coucher.

 

Aider la Nature avec la Médecine Esthétique

Quoi que l’on fasse, quelque soit le soin apporté à son hygiène de vie, les facteurs génétiques, les aléas de la vie, le temps qui passent finissent par marquer notre visage. La Médecine Esthétique est une aide majeure dans l’accompagnement du vieillissement. Le but n’étant pas d’empècher de vieillir, c’est impossible ; mais d’accompagner les signes de l’âge pour présenter la meilleure version de vous-même. Il faut être prudent avec la médecine esthétique et être attentif à ne pas transformer un visage. Il doit garder ses caractéristiques principales. Il faut également faire attention à l’accumulation des produits de comblement qui finissent pas aggraver la situation à mesure que le temps passe en donnant un aspect empâté à long terme des zones trop souvent « comblées » par les produits volumateurs. Je liste un certain nombre de croyances erronées quant à la Médecine Esthétique à lire ici.

 

Mes recommandations d’accompagnement en Médecine Esthétique peuvent se résumer ainsi :

• Relâcher les muscles d’expression grâce à la toxine botulique dès 25-30 ans et sans limite supérieur d’âge. Plus d’informations sur la toxine botulique ici
• Resurfacer les tissus sous cutanés grâce aux produits de comblement peu volumateurs dès 30-35 ans dans la limite de un traitement par an et par zone
• Stimuler les fibroblastes grâce aux inducteurs tissulaires dès 40-45 ans dans la limite de un traitement par an et par zone
• Reconstruire les supports osseux grâce aux produits de comblement très volumateurs dès 50-55 ans dans la limite de un traitement par an et par zone
• Améliorer la qualité cutanée grâce aux peelings, skinboosters et méso-injections
• Plus d’informations sur les produits de comblement ici

 

Conclusion

La consultation avec le Chirurgien Plasticien permettra de poser un diagnostic sur votre niveau de vieillissement, de vous aider à corriger les facteurs de risque évitables, de séparer les indications chirurgicales des indications préventives de Médecine Esthétique. Le professionnel de l’Esthétique saura vous accompagner sans d’excès ni en volume, ni en fréquence, ni en quantité, saura alterner les zones avec un produit adapté, avec la chronologie adaptée, avec les produits adaptés dans un véritable plan de traitement individualisé. Pour ma part, j’ai synthétisé cette approche dans un concept général que j’ai appelé le « happy face concept » que vous pourrez découvrir sur cette page. Bonne lecture

 

 

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