Fausses idées sur l’augmentation mammaire par prothèses : ce qu’il faut vraiment savoir
Introduction
De nombreuses idées reçues circulent encore aujourd’hui à propos des implants mammaires : leur sécurité, leur durée de vie, leur aspect esthétique ou encore les motivations des femmes qui y ont recours.
En tant que chirurgien plasticien reconstructeur et esthétique, je consacre une partie importante de la consultation à déconstruire ces croyances et à apporter une information médicale claire et fondée sur les données scientifiques.
Voici les 5 principales idées reçues sur l’augmentation mammaire par implants, et les explications pour y voir plus clair.
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Les implants mammaires explosent
Non, absolument pas.
Les implants sont remplis de gel de silicone cohésif ou de sérum physiologique. Ces substances sont insensibles aux variations de pression et de température.
Aucune activité (avion, plongée, sport, musique à vent…) n’est contre-indiquée.
Les patientes porteuses d’implants mammaires mènent une vie totalement normale (FDA).
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Les implants mammaires durent toute la vie
Faux. Comme toute prothèse médicale (hanche, genou, valve cardiaque), les implants mammaires ont une durée de vie limitée, en moyenne 10 à 20 ans selon les patientes et les indications.
- En reconstruction mammaire après cancer : durée souvent plus courte (terrain fragilisé).
- En esthétique : durée de vie plus longue, parfois > 15 ans.
- Le remplacement est généralement motivé par un désir de changement de volume plutôt que par une complication.
Un suivi régulier est indispensable : examen clinique tous les 18 mois et échographie après 8-10 ans (HAS).
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Les implants mammaires donnent le cancer
Non, et même l’inverse.
Les études de cohorte (près de 16 000 patientes suivies aux États-Unis) montrent que le risque de cancer du sein n’est pas augmenté, il serait même réduit de 30 % chez les femmes implantées (MD Anderson Cancer Center).
Cependant, une entité très rare existe : le lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM), lié à certaines enveloppes macrotexturées, et non au silicone.
L’incidence est estimée à 1 cas pour 24 000 à 30 000 implantations (INCa).
Les implants lisses ou microtexturés sont aujourd’hui privilégiés.
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Les implants mammaires donnent toujours un aspect naturel
Pas forcément.
Une augmentation mammaire donne… des seins avec implants.
Mais les techniques modernes permettent d’obtenir des résultats harmonieux et discrets :
- choix de la forme (ronde ou anatomique),
- position de l’implant (pré- ou rétro-musculaire),
- volume adapté à la morphologie,
- gel de silicone plus souple et naturel au toucher que le sérum physiologique.
Les implants restent parfois palpables ou légèrement visibles, mais dans la majorité des cas, l’entourage ne remarque rien.
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Les femmes qui se font opérer sont futiles
Un préjugé tenace… et totalement faux.
Les indications des implants mammaires sont nombreuses :
- reconstruction mammaire après cancer du sein,
- symétrisation après mastectomie partielle,
- agénésie ou hypoplasie mammaire sévère,
- indications esthétiques légitimes (retrouver une féminité après grossesses, perte de poids, complexes persistants).
L’augmentation mammaire améliore l’image corporelle et l’estime de soi, ce bénéfice psychologique est bien documenté dans la littérature (Annals of Plastic Surgery).
Alternatives aux implants
Dans certains cas, il est possible d’utiliser la lipostructure (lipofilling) :
- prélèvement de la graisse de la patiente,
- purification des cellules,
- réinjection dans le sein.
Cette technique donne un résultat très naturel (sein plus souple, forme en poire), mais nécessite un stock de graisse suffisant et n’offre pas les mêmes possibilités d’augmentation de volume que les implants.
Conclusion
Les implants mammaires sont des dispositifs sûrs, suivis par les autorités de santé, qui permettent une amélioration esthétique ou reconstructrice avec un fort impact psychologique positif.
Ils ne durent pas toute une vie, n’explosent pas, ne provoquent pas de cancer et ne sont pas synonymes de superficialité.
Un suivi régulier est nécessaire et des alternatives comme le lipofilling existent.
FAQ – Augmentation mammaire par implants
Q1 : Les implants mammaires sont-ils dangereux ?
R : Non. Les implants modernes (gel de silicone cohésif ou sérum physiologique) sont sûrs et ne provoquent ni cancer du sein, ni maladies auto-immunes. Un suivi régulier permet de détecter tout problème éventuel. (FDA)
Q2 : Quelle est la durée de vie d’un implant mammaire ?
R : En moyenne 10 à 20 ans selon les patientes et l’indication (esthétique ou reconstruction). Le remplacement est généralement motivé par un changement de volume ou de forme, et non par une complication mécanique.
Q3 : Les implants mammaires peuvent-ils exploser ?
R : Non. Ni les variations de pression (avion, plongée) ni la chaleur ou le sport n’affectent les implants. Les patientes mènent une vie normale après l’opération.
Q4 : Les implants donnent-ils un aspect naturel ?
R : Les implants permettent un résultat harmonieux mais ne reproduisent pas exactement un sein naturel. Le gel de silicone offre un toucher plus souple que le sérum physiologique, et la forme et la position de l’implant influencent l’aspect final.
Q5 : Les implants mammaires causent-ils le cancer ?
R : Non. Les études montrent que le risque de cancer du sein n’est pas augmenté, et peut même être réduit. Une exception très rare existe : le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC-AIM) lié aux implants macrotexturés, avec une incidence estimée à 1/24 000-30 000.
Q6 : Les patientes qui se font poser des implants sont-elles futiles ?
R : Non. Les implants ont de nombreuses indications médicales et reconstructrices : reconstruction post-cancer, correction d’asymétrie, hypoplasie mammaire. Ils améliorent l’estime de soi et l’image corporelle, même en cas d’indication esthétique.
Q7 : Peut-on allaiter après une augmentation mammaire ?
R : Oui, dans la majorité des cas. La voie d’abord (sous-mammaire, péri-aréolaire, axillaire) et la position de l’implant influencent le risque de diminution de lactation. La consultation préopératoire permet d’adapter la technique.
Q8 : Existe-t-il une alternative aux implants ?
R : Oui, le lipofilling mammaire consiste à prélever la graisse de la patiente et à la réinjecter dans le sein. Les résultats sont naturels, mais le volume obtenu est plus limité et dépend du stock de graisse disponible.
Références
- Haute Autorité de Santé (HAS) – Implants mammaires
- INCa – Lymphome anaplasique associé aux implants mammaires
- FDA – Breast Implants
- Clemens MW et al. Breast Implant-Associated Anaplastic Large Cell Lymphoma, Plast Reconstr Surg, 2016.
- McGuire P. et al. Breast Augmentation and Quality of Life, Ann Plast Surg, 2014.
Dernière Mise à Jour : 2025.08
Auteur : Dr. POTIER – Chirurgien Plasticien – Cholet
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