Gestion du refus opératoire en chirurgie plastique : comprendre et expliquer

 

Comprendre le refus opératoire

En consultation, certains patients perçoivent la chirurgie plastique comme une simple « prestation de service » : « je paie, donc j’obtiens ».

Pourtant, la décision d’opérer relève d’un diagnostic médical, d’une évaluation du rapport bénéfice/risque, et du respect d’un cadre légal et déontologique strict.

Le refus opératoire n’est pas un échec ni une remise en cause du patient. Il constitue au contraire une double protection :

  • pour le patient, qui est mis à l’abri d’une indication inappropriée ou dangereuse,
  • pour le chirurgien, vis-à-vis du risque médico-légal.

En tant que médecin et chirurgien spécialiste, j’ai suivi le même cursus que mes confrères et j’ai prêté serment lors de ma thèse.

La chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique est une spécialité médicale à part entière, soumise à des obligations légales et déontologiques :

 

La première consultation : un moment clé

La première consultation permet :

  • au patient d’exprimer ses symptômes, attentes et demandes,
  • au chirurgien d’établir un diagnostic précis par l’examen clinique et, si besoin, des examens complémentaires.

Pour une meilleure analyse, je limite souvent la consultation à un seul motif par rendez-vous.

Cela permet :

  • de rester focalisé sur un objectif,
  • d’éviter la dispersion,
  • d’aller au bout du diagnostic, quitte à programmer plusieurs consultations.

 

Le diagnostic en Chirurgie Plastique

Les diagnostics en chirurgie plastique sont variés mais restent délimités.

Parmi les plus fréquents :

  • excès cutané (après amaigrissement ou grossesse),
  • anomalies anatomiques (hypertrophie, hypoplasie, agénésie, déformation),
  • vieillissement (relâchement cutané, perte de volume),
  • tumeurs bénignes ou malignes (lipomes, naevi, carcinomes),
  • excès graisseux localisés,
  • absence de pathologie (cas fréquent, notamment en dysmorphophobie).

Focus sur l’obésité et la chirurgie plastique

  • L’OMS définit l’obésité par un IMC ≥ 30 (≥ 40 pour l’obésité morbide).
  • La chirurgie plastique est morphologique, non bariatrique.
  • Ainsi, un patient avec IMC > 30, sans démarche préalable de perte de poids, doit être récusé pour toute chirurgie de la silhouette.
  • La littérature scientifique fixe même la zone d’opérabilité autour de 27 d’IMC et en dessous (OMS – Obésité et santé).

 

Le plan de traitement

Une fois le diagnostic établi, plusieurs options peuvent être proposées.
Chaque solution doit être expliquée au patient :

  • techniques possibles,
  • avantages et limites,
  • risques opératoires,
  • cicatrices attendues,
  • durée de cicatrisation et convalescence.

Le chirurgien a une obligation d’information renforcée.

Si le rapport bénéfice/risque est défavorable, l’intervention doit être abandonnée.

 

Situations conflictuelles et attentes irréalistes

La chirurgie plastique est une discipline visuelle, facilement exposée aux critiques.

Les réussites sont souvent invisibles, car naturelles, mais les échecs ou déceptions sont très visibles.

Les conflits naissent souvent de :

  • informations erronées recueillies sur Internet ou les réseaux sociaux,
  • comparaisons trompeuses (« ça a marché sur ma copine »),
  • demandes irréalistes ou fantasmées,
  • dysmorphophobie : perception déformée du corps, entraînant une insatisfaction permanente et une escalade chirurgicale inutile.

Les demandes les plus à risque : rhinoplastie, nymphoplastie.

 

Gestion du refus opératoire

Refuser d’opérer est parfois la meilleure décision.

La question clé à se poser est : Qui a le plus intérêt à l’intervention : le patient ou le chirurgien ?

Si les bénéfices attendus sont faibles, si les risques sont disproportionnés, ou si la demande est irréaliste, Alors, dire non, c’est aussi soigner et protéger le patient.

 

Références utiles :


 

 

Dernière Mise à Jour : 2025.08

Auteur : Dr. POTIER Chirurgien Plasticien – Cholet

 

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