Introduction

Existe t’il des augmentations mammaires différentes durant une vie ? L’augmentation mammaire est une intervention fréquente. Dans mon exercice, je me suis rendu compte qu’il existait différentes périodes auxquelles cette intervention était la plus souvent demandée. A chacune de ces étapes de vie correspond des particularités techniques. Il ne s’agit pas de la même augmentation mammaire chez une jeune fille de 18 ans que chez une jeune retraitée de 65 ans. Il existe donc des Augmentations Mammaires durant une vie et chaque période à sa particularité.

 

La jeune femme (18-25 ans)

La première période des augmentations mammaires durant une vie est chez la jeune femme. La fin de l’adolescence pour une jeune femme et la période de changements corporels importants. C’est à cet âge que se construire l’image corporelle par comparaison avec les copines ou les magazines de mode.

Dans certaines situations, la jeune femme peut développer une souffrance psychique intense lorsqu’elle constate que son développement mammaire est nettement inférieure à celle de ses copines et lui donner le sentiment d’être anormale.

Dans cette situation clinique, la technique opératoire la plus fréquente est une primo augmentation mammaire à l’aide d’implants pré-remplis de gel de silicone. Le volume le plus souvent reste modéré car la jeune femme et de gabarit plutôt mince. Cela implique généralement de positionner la prothèse en arrière du muscle et donc d’occasionner une intervention relativement douloureuse.

La plupart des études sur l’amélioration de la confiance en soi sont très en faveur de l’intervention d’augmentation mammaire

 

La jeune mère (25-35 ans)

La seconde période des augmentations mammaires durant une vie est chez la jeune mère. La maternité est également une étape très importante dans la vie de la femme avec des modifications majeures. Chez la plupart des femmes, il y a une poussée mammaire très importante avec la prise de 2,3 voir quatre tailles dans certains cas. La période du post-partum est également très éprouvante pour le couple et met à rude épreuve le corps de la femme. Les tailles de bonnets prises durant la grossesse peuvent disparaître voir même faire fondre la glande mammaire initiale.

Certaines jeunes mamans se retrouvent dans des situations de cinq vider voir tombant et sont en demande légitime de retrouver une partie de volume qu’elle avait avant

Dans cette indication, lorsque la fonte mammaire est isolée, la restauration du volume peut se faire à l’aide d’implants pré-remplis de silicone.

Souvent la prothèse est introduite devant le muscle l’intervention est nettement moins douloureuse que chez la jeune femme.

Dans d’autres situations, la fonte mammaire s’accompagne d’une ptose

 

La jeune divorcée (35-50 ans)

La troisième  période des Aaugmentations mammaires durant une vie est chez la jeune divorcée. Statistiquement près d’un couple sur trois divorcent ou se séparent, généralement dans la période suivant immédiatement l’accouchement. Associé aux modifications corporelles profondes en lien avec la grossesse, cette période délicate peut entraîner une perte de confiance en soi très significative pour la jeune mère.

Les particularités anatomiques de la femme entre 35 et 50 ans sont généralement un étui cutané détendu associé à un degré de ptose mammaire plus ou moins prononcée et un manque de volume dans les segments supérieurs du sein.

la technique la plus appropriée me semble être une restauration des volumes par un implant rond prérempli de gel de silicone en position pré-pectorale. Le défect de volume dans le segment peut être amélioré par un transfert adipocytaire partiel. La ptose peut être traitée par une cure par la technique à deux ou trois cicatrices.

 

La jeune retraité (55-65 ans)

La quatrième période des augmentations mammaires durant une vie est chez la jeune retraitée. À cette période, il est très fréquent que la demande émane d’une patiente ayant déjà été opérée par le passé. Les implants ont vieilli avec l’apparition fréquemment de vagues. La gravité poursuit son œuvre avec une ptose mammaire marquée sur =des tissus ayant perdu leur élasticité naturelle.

À cet âge, il est rare que le sein naturel soit bombé et proéminent mais plutôt large et étaler. Il est plutôt fréquent qu’au travers de la ménopause, la patiente j’ai vu une prise pondérale d’une dizaine de kilos généralement de type graisseux. Cette prise de poids s’accompagne dans la plupart des situations d’une prise de volume mammaire.

La demande est souvent une diminution des contraintes, voire des volumes et une réduction des surveillances liées aux implants.

Il me semble qu’à cette période, la technique la plus intéressante consiste en l’ablation définitive des implants chez les femmes disposant d’un stock graisseux en quantité suffisante avec une compensation de la perte du volume des implants par un transfert adipocytaire au besoin.

 

Durée de vie de 15 ans

Cette information doit être connue de toute patiente envisageant une augmentation mammaire par implants. Comme tout corps étranger non biologique, il n’est pas auto réparable et il existe une durée de vie limitée. Théoriquement, 3 % de rupture tous les ans signifie que statistiquement tous les implants ont été remplacés maximum 33 ans après leur pose.

Théoriquement également, la médiane de vie d’un implant est d’une quinzaine d’années. Mais cette durée théorique peut être très variable d’une personne à l’autre et nécessite une surveillance.

La surveillance recommandée est un examen clinique tous les deux ans les huit premières années raccourcies à tous les ans au-delà avec prescription d’une échographie mammaire systématique ou sur point d’appel.

La rupture d’un implant mammaire de gel de silicone ne présente pas de risque particulier pour la santé tant qu’elle est détectée de manière précoce et traitée dans les six mois suivant la détection de la rupture. Cependant, laisser en place un implant rompu au-delà de cette période expose au risque de réaction de la capsule avec contraction, déformation et apparition de ganglions axillaires de type siliconome.

La meilleure période pour le changement d’un implant est à discuter de manière particulière au cas par cas en fonction du rapport bénéfice risque, des comorbidités et des autres éléments morphologiques de la poitrine. Le changement systématique par anticipation ou le changement systématique après rupture ne sont pas dans tous les cas la meilleure situation mais doit être adaptée à chacune.

 

Conversion par transfert à disposition

Nos patientes vieillissent en même temps que nous inventons de nouvelles techniques. Dans la reconstruction mammaire, nous avons constaté des dégradations rapides du résultat esthétique avec des douleurs résiduelles parfois importantes en lien avec la sensation de corps étranger gênant. C’est dans ces situations que les premières techniques de conversion ont été proposées avec une satisfaction la plupart des cas très importante.

Parfois, il a été nécessaire de symétriser le sein controlatéral par une augmentation mammaire à visée esthétique. La technique consiste donc en ablation définitive de l’implant et dont le volume va être partiellement ou totalement corriger par une greffe graisseuse.

Avec le vieillissement, il est fréquent que la poitrine féminine a pris du volume de type graisseux et que le volume apporté par l’implant posé jeune n’est plus forcément utile. Dans cette situation l’ablation définitive seule peut être suffisante.

Dans les situations où l’ablation va entraîner une trop grande disparité de volume, le volume de la prothèse peut être remplacé par un transfert de graisse. Sachant que le volume moyen par séance est de 200 à 300 ml sur lesquels entre 30% et 50% du volume va être perdu. Il peut être nécessaire de réaliser une, deux voire trois séances pour compléter la totalité du volume.

Une fois le volume restauré, les surveillances bisannuelles de l’implant deviennent inutiles et seule la surveillance du sein est nécessaire.

 

Conclusion

La chirurgie plastique et esthétique est une chirurgie à la carte qui sait s’adapter à chaque patient ; mais aussi à chaque période de la vie d’une même patiente. Oui, il existe Existe t’il des augmentations mammaires différentes durant une vie.

Depuis le plus jeune âge chez une patiente maigre en souffrance psychologique chez laquelle un implant de silicone rétro pectoral est la meilleure réponse ; jusqu’à la femme d’âge mûr ayant pris du poids avec la ménopause et chez qui l’implant devient inutile et remplacée transfert graisseux, l’augmentation mammaire est une intervention multi facettes ou chaque technique répond à des besoins spécifiques variant cours de la vie.

 

Page mise à jour le 2025.03

 

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