Je vous propose d’explorer le traitement par Toxine Botulique. La toxine botulique est souvent mal aimée car mal comprise du gran public. En effet, la toxine botulique est un médicament (contrairement à l’acide hyaluronique) et donc sa publicité est interdite.

En vieillissant, naturellement, les muscles du visage se renforcent, entrainent une chasse graisseuse et une fonte osseuse. Des rides et des creux apparaissent à certains endroits. Le visage apparait crispé et les traits sont tirés. La toxine botulique est un produit naturel, au sens où elle existe naturellement dans l’environnement. C’est la cousine du tétanos contre lequel nous sommes vaccinés.

Lorsque le chirurgien a diagnostiqué un visage hyperexpressif, crispé voire déformé avec hypertrophie musculaire, le traitement consiste à affaiblir les muscles trop puissants. Dans les 15 jours suivant l’injection de toxine botulique, les muscles sont paralysés. Cependant, ce n’est pas le but réel recherché par le chirurgien. La mise au repos du muscle sert à limiter les déformations osseuses, l’hypertonie musculaire et la chasse graisseuse. La paralysie temporaire n’est que l’indicateur de la justesse de l’endroit traité et de la dose injectée.

Ainsi, c’est normal que le muscle retrouve sa mobilité et qu’il faille répéter les injections ; d’abord fréquemment (3 fois par an) les premières années pour mettre au repos les muscles puis plus épisodiquement lors de la phase d’entretien. Le délai entre 2 injections ne doit pas être inférieur à 4 mois.

Le nombre de zones et de séances par an initiaux de votre état de vieillissement et de votre musculature. Les patients très sportifs ou très expressifs ont des besoins augmentés.

Les injections de toxine botulique n’empêchent pas le vieillissement. Elles compensent ses effets. Stopper les injections n’accélère pas le vieillissement normal mais ne le compense plus. Avec un traitement bien conduit sur le long terme, votre visage est expressif mais sans excès ; sa structure du visage reste juvénile. La toxine botulique ne traite pas les rides ; la toxine botulique est un traitement des expressions. 

 

La Toxine Botulique, un médicament :

Contrairement à l’acide hyaluronique, la toxine botulique est un médicament. Et cela change tout. Comme pour tout médicament, la publicité est interdite, donc le grand public ne connait pas correctement la toxine et cela participe grandement aux inquiétudes des patients, non fondées pour la grande majorité.

Ce médicament est utilisé depuis près de 40 ans. Sa connaissance est solide. Son efficacité est certaine et étayée par de nombreux essais thérapeutiques et une grande littérature scientifique. Ses indications sont nombreuses et ses effets secondaires parfaitement connus. Dans tous les cas, les effets de la toxine sont complètement réversibles. Ce qui est un sérieux avantage mais également un inconvénient puisque il faut recommencer les injections. Comme tout médicament, la toxine a une posologie à respecter et un délai d’efficacité. Personne n’imagine que un comprimé de doliprane agit dans l’instant sur la douleur et pour toute la vie ; et que 4g  de doliprane d’un coup est plus efficace que la posologie recommandée. Il n’existe qu’une seule contre indication à la toxine : la myasthénie. La grossesse n’en est pas une. La résistance immunitaire (se vacciner contre en quelques sorte) n’existe pas.

Il existe un grand nombre d’indications prise en charge par l’Assurance Maladie, c’est à dire thérapeutique et accessible au remboursement :

  • Migraine, céphalée de tension
  • Bruxisme, Douleur ATM
  • Hypersudation
  • Douleur neurogène, target zone
  • Paralysie faciale, troubles musculo squelettique, dystonie
  • Blépharospasme, Torticoli spasmodique, crampe de l’écrivain
  • Syndrome pelvien douloureux, dyspareunie, endométrisose
  • Trouble de l’érection masculine

 

Un plan de traitement par injectables est technique et ne se résume pas à une piqure. Le diagnostic initial est indispensable tout comme la connaissance des suites post-injections dont on peut résumer les principales étapes comme suit :

La phase d’installation :

La toxine botulique est une neurotoxine. Il en existe plusieurs sortes (A, B, C, D) Elle se fixe sur la plaque neuro-motrice en rendant inefficace le signal nerveux arrivant au muscle. La plaque inactivée va être détruite puis remplacée par une nouvelle plaque fonctionnelle. La phase d’installation est variable d’un individu à l’autre et dépend de plusieurs paramètres comme le tonus musculaire de base, la sollicitation musculaire, la concentration en toxine vs la concentration en plaques neuro-motrice et le type de toxine.

Les toxines les plus rapides agissent en 48heures les plus lentes en 15 jours. Une installation lente est à mon sens un avantage. Cela limite la sensation désagréable de devenir paralyser et d’être démasqué par l’entourage par une installation brutale. Il existe un pic (un excès) d’efficacité entre J15 et J21 durant lequel les effets peuvent être un peu trop puissants et un peu asymétriques. Il convient d’être patient et de prévoir d’éventuelles retouches ou booster à partir de J15/21, jamais avant.

 

La phase de blocage :

Durant la phase de blocage, la plaque neuro-motrice n’existe plus ou sa concentration est sérieusement diminuée. Ainsi, les impulsions nerveuses des mimiques hypertoniques/inopportunes ne sont plus transmises au muscle qui se trouve alors en phase de repos. Puisque le muscle n’est plus sollicité, il commence à maigrir, donc à se détendre, donc à ne plus avoir une action sur ses insertions osseuses et cutanées. Il s’agit là du véritable effet recherché avec la toxine : stopper les modifications osseuses responsables des signes du vieillissement et diminuer le tonus musculaire responsable des rides cutanées et de la chasse graisseuse.

La phase de blocage est variable selon l’ancienneté du traitement et varie entre 4 et 6 mois. Un gros muscle aura un blocage plus faible. Avec le temps et la répétition des injections, on va réaliser une musculation à l’envers. Les muscles vont complètement maigrir, le visage va retrouver un tonus plus juvénile, moins crispé. Les expressions deviennent plus naturelles, moins forcées. Les structures anatomiques (coins de la bouche, sourcils, paupières) vont retrouver leur position d’origine.

 

La phase de récupération :

La cellule musculaire commence à fabriquer de nouvelles plaques neuro-motrices. Elles redeviennent sensibles aux commandes nerveuses et le muscle commence à retrouver un tonus musculaire. La récupération se fait en 2-3 mois de manière tout à fait normal ; Il n’y a d’ailleurs aucun intérêt à re-bloquer immédiatement un muscle qui retrouve son tonus. Un délai minimal de 4 mois est nécessaire ; variable de 3 à 6 mois selon les patients et leur niveau d’expression.

 

Les limites de la toxine :

Les injectables ne sont pas une alternative à la chirurgie, elles sont un complément soit préparatoires soit d’entretien. Une partie de la mauvaise publicité des injectables tient justement en ces excès de traitement paralysant complètement le patient qui perd toute expressivité.

 

 

Conclusion

Ainsi, le Chirurgien Plasticien est le mieux placé pour vous conseiller car il connait les 2 versants, médical et chirurgical, de l’esthétique et saurait vous aiguiller vers l’un ou l’autre sans forcer déraisonnablement dans un traitement inapproprié. Plus que jamais, le traitement par injectables est un acte technique et complexe à confier à un professionnel aguerri. Si la ride est présente en dehors de toute expression, il est inutile de faire ou de rajouter de la toxine. Il faut basculer sur un autre traitement, l’acide hyaluronique.

 

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